Il y a quelques temps, je disais que le choix de Debian comme distribution était le plus rationnel, est-ce toujours le cas ce jour? Est-ce qu’il n’y a pas à ce jour une distribution plus à même que Debian pour faire ce rôle?

Je lis fréquemment Frédéric Bezies, je ne suis pas d’accord avec tout ce qui peut être dit mais force est de reconnaître qu’il fait un énorme effort pour moins gueuler “juste pour gueuler”, j’arrive de plus en plus à être de son point de vue, alors je ne suis pas au point de me mettre une Arch, car ce truc là et comme il le dit aussi n’est pas fait pour tout le monde, il y a ceux qui ont le temps d’apprendre et comprendre, aussi le besoin de tout connaître ou bien de faire semblant et dans une moindre mesure ceux qui sont sur cette distribution pour juste dire qu’ils le sont et se la “péter”. Oui cette distribution est devenu ou a toujours été le repaire de ceux qui ont besoin de reconnaissances, des anciens de Gentoo ou simplement des gars qui auraient aimé être sur Gentoo mais qui ont dû se résigner à être sur une distribution pointu mais moins que la Gentoo. J’ai un billet en tête sur la mentalité merdique de la communauté de Arch, du moins la française qui se la ramène trop et à force de se la “péter”, pue à forte dose avec leur RTFM!

Debian qui pendant un moment était LA distribution pour se montrer, la distribution dont ceux qui n’avaient ni la patience ni la maîtrise nécessaire à Gentoo pouvaient se sentir supérieur car “Debian est cool” puisque c’est une distribution de barbus, ne l’est plus depuis 2004, année de naissance de la Ubuntu! Oui, tout a été changé cette année là, du moins tout a commencé à changer à partir de ce moment, les développeurs Debian ont toujours mit en avant les utilisateurs, l’universalité de la distribution, cette aisance de faire ce que l’on veut avec sans être gêné par elle, bref, Debian de part son contrat social, ses engagements, ses développeurs qui sont avant tout des utilisateurs, met un point d’honneur à traiter au mieux ses utilisateurs et les inviter à participer de plusieurs façons et selon le niveau à la vie de la distribution.

Vous me direz que c’est partout pareil, Mageia, Gentoo, Archlinux, Ubuntu, openSUSE,…, partout oui mais pas autant que Debian. Dois-je rappeler que ce fut la première distribution a poussé aussi loin le concept de mettre au centre -au cœur- de la distribution, les utilisateurs? Le contrat social étant fait en 1997, c’est à dire plus de 20 ans, que disait déjà ce contrat:

« Contrat social » avec la communauté des logiciels libres

Debian demeurera un ensemble logiciel totalement libre.

Nous promettons de maintenir la distribution GNU/Linux Debian en tant qu’ensemble logiciel entièrement libre. Comme il existe de nombreuses définitions du logiciel libre, nous incluons ci-dessous les principes que nous utilisons pour déterminer si un logiciel est libre. Nous offrirons de l’assistance à nos utilisateurs qui développent et font fonctionner des logiciels non libres sur Debian, mais jamais nous ne ferons dépendre le système d’un élément de logiciel non libre.

Nous donnerons en retour à la communauté des logiciels libres.

Lorsque nous écrirons de nouveaux composants du système Debian, nous les licencierons sous forme de logiciels libres. Nous ferons le meilleur système possible, afin que les logiciels libres soient largement distribués et utilisés. Nous signalerons les corrections de bogues, les améliorations, les requêtes des utilisateurs, etc. aux auteurs des logiciels inclus dans notre système.

Nous ne dissimulerons pas les problèmes.

Nous conserverons l’intégralité de notre base de données de rapports de bogue accessible au public en tout temps. Les rapports que les utilisateurs remplissent en ligne seront immédiatement visibles par les autres.

Nos priorités sont nos utilisateurs et les logiciels libres.

Les besoins de nos utilisateurs et de la communauté des logiciels libres nous guideront. Nous placerons leurs intérêts en tête de nos priorités. Nous assumerons les besoins opérationnels de nos utilisateurs dans de nombreux layouts d’environnements informatiques différents. Nous ne nous opposerons pas aux logiciels commerciaux prévus pour fonctionner sur les systèmes Debian, et nous permettrons que d’autres créent des distributions à valeur ajoutée contenant conjointement des logiciels Debian et des logiciels commerciaux, et ceci sans réclamer aucune rétribution. Pour assumer ces objectifs, nous fournirons un système intégré de haute qualité, composé en totalité de logiciels libres, sans restrictions légales qui empêcheraient ce layout d’usage.

Programmes non conformes à nos standards sur les logiciels libres.

Nous reconnaissons que certains de nos utilisateurs demandent à pouvoir utiliser des programmes qui ne sont pas conformes aux principes du logiciel libre selon Debian (Debian Free Software Guidelines, ou DFSG). Pour ces logiciels, nous avons créé des sections contrib et non-free (« non libre ») dans notre archive FTP. Les logiciels dans ces sections ne font pas partie du système Debian, bien qu’ils aient été configurés afin d’être utilisés avec Debian. Nous encourageons les fabricants de CD à lire les licences des paquets en question afin de déterminer s’ils peuvent les distribuer dans leurs CD. Ainsi, bien que les logiciels non libres ne fassent pas partie de Debian, nous assumons leur utilisation et fournissons une infrastructure (à l’image de notre système de suivi des bogues et de nos listes de diffusion) pour des paquets non libres.

Les principes du logiciel libre selon Debian

Redistribution libre et gratuite.

La licence d’un composant de Debian ne doit pas empêcher un contractant de vendre ou donner le logiciel sous forme de composant d’un ensemble (distribution) constitué de programmes provenant de différentes sources. La licence ne doit requérir ni redevance ni rétribution sur une telle vente.

Code source.

Le programme doit inclure le code source, et la diffusion sous forme de code source comme sous forme de programme compilé doit être autorisée.

Applications dérivées.

La licence doit permettre les modifications et les applications dérivées, et elle doit permettre à celles-ci d’être distribuées sous les mêmes termes que la licence du logiciel original.

Intégrité du code source de l’auteur.

La licence peut défendre de distribuer le code source modifié seulement si elle autorise la distribution avec le code source de fichiers correctifs destinés à modifier le programme au moment de la génération. La licence doit autoriser explicitement la distribution de logiciels générés à partir de code source modifié. Elle peut exiger que les applications dérivées portent un nom ou un numéro de version différent de ceux du logiciel original (ceci est un compromis ; le groupe Debian encourage tous les auteurs à ne restreindre en aucune manière les modifications d’un quelconque fichier, source ou binaire).

Aucune discrimination de personne ou de groupe.

La licence ne doit discriminer aucune personne ou groupe de personnes.

Aucune discrimination de champ d’application.

La licence ne doit pas défendre d’utiliser le logiciel dans un champ d’application particulier. Par exemple, elle ne doit pas défendre l’utilisation du logiciel dans une entreprise ou pour la recherche génétique.

Distribution de licence.

Les droits attachés au programme doivent s’appliquer à tous ceux à qui il est distribué sans obligation pour aucune de ces parties de se conformer à une autre licence.

La Licence ne doit pas être spécifique à Debian.

Les droits attachés au programme ne doivent pas dépendre du fait qu’il fasse partie du système Debian. Si le programme est extrait de Debian et est utilisé et distribué sans Debian mais au contraire sous les termes de sa propre licence, toutes les parties auxquelles il est redistribué doivent jouir des même droits que ceux accordés avec le système Debian.

La licence ne doit pas contaminer d’autres logiciels.

La licence ne doit pas placer de restrictions sur d’autres logiciels distribués avec le logiciel licencié. Par exemple, la licence ne doit pas exiger que tous les autres programmes distribués sur le même médium doivent être des logiciels libres.

Exemples de licences.

Les licences « GPL », « BSD » et « Artistic » sont des exemples de licences que nous considérons « libres ».

L’idée de rédiger nos « principes du logiciel libre » fut suggérée par Ean Schuessler. Bruce Perens écrivit la première ébauche de ce document et le perfectionna d’après les commentaires des développeurs de Debian recueillis à l’occasion d’une conférence par courriels se déroulant pendant tout le mois de juin 1997. Il fut ensuite accepté comme faisant partie intégrante de la charte du projet Debian.

Plus tard, Bruce Perens retira toute référence au projet Debian des DFSG pour en faire la « Définition de l’Open Source ».

D’autres organisations peuvent utiliser ce document. Si vous le faites, veuillez faire référence au projet Debian.

Certains diront que Debian est la meilleure pour son format de paquets, c’est pas faux, bien que RPM soit équivalent ou supérieur par moment, bien que des distribution comme Arch soient plus facile d’accès pour faire des paquets; Debian garde la réputation d’avoir le meilleur format. J’en ai testé pas mal, beaucoup de RPM, de DEB, des Archlikes, d’autres comme NuTyX ou 0linux, toutes ont des qualités et des défauts, notamment DEB est chiante pour faire des paquets, c’est bien plus complexe que la simple recette d’un paquet pour Arch, Nutyx, 0linux et autres, mais je dois bien reconnaître que je n’ai jamais eu de merde avec ce format de paquets, j’ai toujours pu revenir en arrière, installer et désinstaller, repasser à l’ancienne version, passer d’une debian #C à une #D sans jamais réinstaller. Dernièrement, j’ai encore fait un saut entre une Jessie et une Stretch sans sourciller, c’est quand même plaisant et malgré que toutes distributions se vantent de le faire de nos jours, certaines se cassent la gueule encore et ce malgré de l’annoncer “faisable”. De plus pour Debian ça ne date pas d’hier, c’est une fonction qui à toujours su être fait, j’en entends parler depuis Sarge et je l’ai fait depuis Etch. Mais pour moi ce n’est pas ça sa force, c’est pas ce que je retiendrais de Debian.

D’autres mettront en avant l’énorme communauté de développeurs et d’utilisateurs, c’est vrai, je ne connais aucune autre distribution frôlant les 1000 développeurs, Gentoo qui est très populaire a du mal à dépasser les 200 développeurs, ce qui est déjà un beau nombre, Mageia frôle les 100, Arch est moins claire dessus mais si mes recherches sont bonnes, on est inférieur à 200… Mais non ce n’est pas encore une fois pour moi sa force.

D’autres encore diront que c’est le nombre de paquets, qui en faite ne veut rien dire car sous Debian comme la plupart des distributions RPM, séparent les logiciels en sous-paquets, on a par exemple des paquets de langues, de documentations, de développements, ect… Là où des distributions sources comme Gentoo ne le font pas et se trouvent avec des “paquets” plus gros mais non dispatcher dans plusieurs. Il y a une aberration de ma part, je parle de paquets sur Gentoo, oui il y en a malgré tout, on peut aussi voir des distributions venant de Gentoo comme Sabayon et Calculate qui fonctionnent en gros qu’avec (ou presque) des paquets pré-compilés pour gagner du temps. Donc avec Debian et la plupart des distributions avec des paquets, il ne faut pas regarder le nombre de paquets mais le nombre de paquets sources, et là aussi on remarque que Debian est au dessus du lot. Je reprends Gentoo car je l’aime bien et c’est la seule qui -si j’avais le temps, la patience et la maîtrise- m’intéresserait, elle dénombre 19,722 Gentoo Packages (sources), c’est visible sur la page https://packages.gentoo.org/ , Archlinux de son coté c’est 9850 paquets binaires, je ne sais pas où on peut voir le nombre de paquets sources plus parlant, pour Debian c’est plus de 51 000 paquets prêts à l’emploi, construits à partir de près de 25 000 paquets sources. À vrai dire, je ne me suis jamais retrouvé en galère sur cette distribution pour un paquet et si non présent dans les dépôts ou dans une version trop vieille, on a souvent à disposition le paquet DEB sur le site du logiciel en question, par exemple Hugo. Mais ce n’est pas sa force pour moi…

Ce n’est pas non plus son installateur fiable, complet et pourtant simple bien que peu sexy, non, de nos jours il y a bon nombre d’installateurs bien plus sexy, moins complet mais plus simple. Ubuntu, encore elle a montré la voie avec le sien qui est pour moi le plus simple et facile d’accès, mais Fedora et son Anaconda2 s’en sort bien, Yast de SUSE aussi, Mageia et son drakeinstall aussi bien qu’il fait son age lui aussi, mais surtout les Manjaro ou les Antergos nous montrent de jolies installateurs et simple mais pas forcément complet comme celui de Debian. D’autres distributions comme Arch n’ont simplement pas d’installateur, comme Gentoo, en fait si mais pas dans le sens que l’on attend et sa forme habituelle.

Sa communauté d’utilisateur peut être? Non plus, elle est grande, la communauté francophone est sympa et accessible, certains forums comme Debian-facile sont accessibles pour les “nouveaux linuxiens” et privilégient si possible au maximum les solutions graphiques que consoles. Non ce n’est clairement pas sa force, la communauté est un peu partout, plusieurs forums francophones, plusieurs groupes IRC et autres réseaux, bref c’est un peu le bordel, un joyeux bordel bien bordélique.

Alors c’est peut être ses trois versions, la Stable, la testing et la SID? Trois versions qui permettent de combler les attentes et les besoins de chacun, tout en comprenant bien que seul la Stable est officielle, les deux autres ne sont que des versions de développement. Non plus.

Ce n’est pas non plus sa stabilité… En faite, c’est un peu de tout ça qui me fait préféré celle-ci aux autres distributions, je dois bien admettre que le jour où Debian ne me convient plus, je partirais alors sur Gentoo ou assimilé comme Calculate, mais en attendant j’aime être sur Debian et aussi dans une moindre mesure, Ubuntu. Mais sa grande force, celle qui doit vous faire réfléchir c’est son contrat envers ses utilisateurs, c’est sa plus grande force.

Donc si je revenais un peu sur le titre de ce billet, Debian est-elle un bon choix en 2018 comme distribution? Je réponds clairement oui, et-ce malgré la montée des Antergos et surtout Manjaro, c’est qu’une question de mode, les gars se sentent bien avec une distribution rolling mais à force de se casser la gueule dessus, ils reviendront aux releases classiques. Je recommande toujours Debian et j’installe particulièrement Debian et dans une moindre mesure Ubuntu juste quand je veux me faciliter la vie et/ou gagner du temps.

Maintenant, je dois tout de même annoncer la couleur, Debian est stable mais les paquets sont un peu vieux, c’est pas sur celle-ci qu’il faut s’attendre à voir le dernier bureau à la mode dans sa dernière version, peut-être à la limite dans SID mais la version que je conseille est clairement la Stable pour sa tranquillité. Je vais prendre mon cas, actuellement je ne joue pas, je ne peux pas m’amuser à être bêta-testeur, essayer des distributions ce n’est plus pour moi, je n’ai ni le temps, ni l’envie, être sur un truc bancale sous prétexte que le projet innove, non merci, je ne peux pas me permettre de me retrouver un jour sans mon PC fonctionnel! Faut me comprendre, la maison avance et la plupart des choses se font par le net, ou sinon en imprimant des papiers que je reçois par mail ou sinon des trucs que je trouve sur le net, on peut donc comprendre que j’ai vraiment besoin d’être sur un système sans inconnues, sans surprises. Comme j’ai aussi deux enfants en bas age, c’est un peu le sport ici à la maison, j’ai pas envie par exemple de faire une mise à jour sans trop regarder ce qui va être mis à jour ayant la tête ailleurs et occupée par mes petites puces, ou bien madame qui me demande de faire un truc et de me retrouver avec un système cassé, non je n’ai pas envie d’être sur une Arch, Manjaro ou Gentoo-likes, non je n’ai pas envie d’être sur une rolling qui demande bien plus d’attention que je ne peux en donner. Faut savoir, j’ai toujours la tête au prochain truc que je vais faire, là je tape ce billet en ayant un épisode de Supernatural, j’ai aussi un œil sur mes compilations et sur mes mails dont j’attends un courrier important. Il y a quelques heures, j’ai balancé un dist-upgrade de ma Debian sans même regarder ce qui avait à faire, je sais juste qu’il y avait 10 paquets… Imaginez la même chose avec une Arch…

Donc, oui je conseille toujours de prendre une Debian Stable et seulement celle-ci, il n’y aura pas ou peu de surprises et surtout en plus de sa stabilité, de son contrat, de ses dépôts, de sa grande communauté, on a, avec Debian la possibilité assurée de upgrader de version en version.

Dans une bien moindre mesure, je conseille toujours Ubuntu mais c’est une autre histoire…