Je suis revenu à du tout Debian et Ubuntu un peu partout, je suis utilisateur de longue date de Debian/Ubuntu et les habitudes sont là —posées, affilées, comprises, adoptées…–, changer ça c’est bien trop durs et rendrait mon existence informatique pénible pendant l’adaptation du nouvel outil.

Je ne suis pas le seul, je lisais le billet ” Complément 57 – Il fait moins chaud. Malheureusement l’herbe n’est pas plus verte ailleurs “ de Cyrille, il est parti du coté du monde RPM et il en est revenu, dommage je pense que openSUSE aurait pu vraiment lui plaire car la distribution est solide, stable, fonctionne vraiment bien, n’est pas un jouet pour faire bien sur un CV, mais ce sont les habitudes qui flinguent tout. Oui Debian nous a habitué à avoir tout dans les dépôts officiels ou du moins ceux hébergés par le projet, on en oublie donc que pour d’autres projets communautaires comme Fedora ou openSUSE, il faut passer par des dépôts “extras”, c’est souvent ce qui est remonté comme problème chez openSUSE alors que c’en est pas un mais un choix délibéré du projet que de fournir du 100% libre. Cyrille tombe donc dans le premier piège, celui des codecs multimédia:

Vous savez VLC, le truc qu’on installe parce qu’il n’y a pas de problème de dépendances, de codecs, et bien il fait la performance de ne pas fonctionner, c’est la première fois que je vois ça. J’ai commencé à regarder le problème sur le net, nécessairement le problème est connu et on finit par trouver des solutions d’installation de codecs en un clic.

Or, si il était familier au monde du RPM –Mandriva, Fedora, openSUSE, principalement–, il aurait su que ces distributions pilotées/guidées/sponsorisées/financées par une unique boite commerciale (dans le cas présent il ne reste que RedHat et SUSE), ne pouvaient pas fournir en sortie de boite des distributions ayant des codecs car certains tombaient dans les lois anti-contournement ou brevets américain. Bref, comme à la grande époque de Mandriva où il fallait faire mumuse avec les dépôts de PLF, comme pour Fedora avec le dépôt Fusion, openSUSE a besoin des dépôts Packman pour être complet(faisable via un simple et fameux Oneclick).

Le deuxième piège chez openSUSE, est sa drôle de façon de demander toujours à l’utilisateur ce qui doit être fait, pour moi c’est une qualité, mais quand on vient de Debian/Ubuntu, on n’est pas du tout habitué. J’en ai déjà parlé, je trouve ça bien que Zypp demande à l’utilisateur de confirmer, mais ça peut surprendre et c’est ce qui c’est passé ici:

Vous noterez que la chronologie est un peu inversée, puisqu’on a bien un écran Xfce. Si vous êtes attentif, vous voyez qu’il y a des conflits entre les versions installées et à installer, il me demande de faire des choix, je ne comprends rien, adieu Opensuse Leap, je n’ai pas eu le temps de bien t’aimer.

En faite ce qui se passe est assez simple, il y a des paquets venant d’autres dépôts (Packman) qui sont à installer mais le soucis c’est qu’ils sont déjà présent sur le système avec d’autres dépôts, ceux d’origines venant du projet openSUSE, on parle donc de changement de fournisseurs, on passe des paquets venant du projet openSUSE à ceux de Packman. En faite, on pourrait aller plus loin et se dire que c’est rien, la distribution demande une fois, la première fois et on en parle plus mais non, ça sera assez fréquemment que la question sera posée, à chaque mise-à-jour pratiquement… Dans les faits, ça ne pose pas de soucis, c’est un peu comme si le système demandait explicitement que l’utilisateur soit conscient du changement, on pourrait y voir une forme de paranoïa ou de manque de confiance dans les choix de Zypp, comme si lui-mème n’était pas sûr que ça soit bien ce que l’utilisateur demande, attendant donc à son tour que celui-ci procède à la validation. Sous Debian, c’est pas du tout comme ça, en faite je ne connais pas d’autres distributions ou gestionnaires de paquets qui fassent pareil, mais pour revenir à Debian, on demande l’installation du paquet et le système le cherche, et nous propose de valider le choix des dépendances c’est tout, si plusieurs dépôts figurent dans nos sources, il faudra bien faire un fichier préférence pour être sûr d’où va venir le paquet. À aucun moment le système, ou plutôt le gestionnaire de paquets qu’est APT, ne va demander confirmation pour changer les paquets/logiciels d’origines des dépôts officiels par des paquets venant de sources qu’on a rajouté. Exemple tout con, les dépôts multimédia de deb-multimedia, si on ne fait pas de fichier préférence, à la prochaine mise-à-jour on se retrouve avec les paquets venant de là-bas sans en être averti. Sous openSUSE le soucis ne se pose pas puisque Zypp ne prend pas de risques.

Il passe par la suite sur Fedora, trouve des soucis de DNFdragora –la merde que Mageia a réussi à refourguer–, j’en avais moi-même fait les frais de cette distribution, entre DNF qui est lent, Dragora qui est digne de ce qu’est Mageia, c’est-à-dire des vestiges de l’époque de Mandriva, si on regarde Dragora et le truc de Mandriva qui de mémoire se nommait RPMDrake, on a un visuel identique. Je ne parlerais pas plus de Fedora, je trouve qu’il manque des choses dessus, DNF n’est pas fini, il lui manque des fonctions, de la vitesse, de la finition aussi, à vrai dire je préfère de loin Zypp –ou APT pourtant bien vieux– bien plus compréhensible dans son rendu.

Sa conclusion est sans appel, à demi-mot il avoue que c’est sa connaissance de Debian/Ubuntu –en tout cas du monde DEB– qui le rattache et le bloque. De mon coté j’ai essayé de ne pas rester sur la même distribution, j’ai essayé de quitter le monde DEB, j’ai vraiment essayé de quitter Debian voir Ubuntu, j’ai voulu éviter de me sectoriser… Mais j’ai toujours un quelque chose qui fait que.

Au delà de cette conclusion un peu rapide, je vais dire le défaut de cette distribution qui est pourtant une des meilleurs si ce n’est la meilleur, surtout dans le petit monde du RPM, où seule deux distributions sont vraiment de qualités (une verte et une bleue), le reste étant plutôt inégale en terme de soins ou de finitions… Le soucis, pour y revenir assez fréquemment dessus, c’est sa communauté et donc sa documentation, elle est vraiment petite dans le monde francophone, puis il y a aussi le truc qui fait que 60% de la documentation sur le net est pour Debian/Ubuntu, openSUSE manque de francophones, c’est tout et ce malgré un bon forum sympathique du nom d’Alionet.

Je vous laisse méditer sur le passage d’un débianeux vers openSUSE.